La fete des bateaux.

Viendra un moment où je raconterai notre histoire… De celle d’un couple d’amoureux rêveurs, ayant ramené un bateau des Pays-Bas pour y vivre. Ayant soulevé terre et mer (ou fleuve) pour y habiter, en Ile de France. Quelle rareté. Et puis, comme dans les beaux contes, il y a la péripétie (mot emprunté à Emmanuel Macron, à propos de Donald Trump ironisant à son égard dans un tweet.). Bref, cette péripétie. Celle qui est encore sous le joug de la justice, et qui m’empêchera donc de trop m’épandre ici.

Cette péripétie a été suffisamment violente pour oter de moi toute poésie, tout amour des bateaux, de la vie sur l’eau, et du bonheur de naviguer. Suffisamment injuste pour me sidérer. Suffisamment sidérante pour que bateau ne rime plus avec eau. Mais rage, incompréhension, avocat, experts…

Et puis : la fête des bateaux annuelle arrive. On peut accompagner un couple d’amis qui ont besoin de soutien pour naviguer… Et puis les deux filles n’ont jamais vécu de longue navigation, et puis c’est le printemps, et puis y’a les amis… Et puis y’a la péripétie. Et on se dit que si on doit attendre que tout soit parfait pour sortir du nid (et ce n’est pas le G7 du Canada ou Donald Trump a vilipendé le président qui lui a dit que c’était une péripétie qui va nous apprendre le contraire), on sortirait jamais.

Alors on y est allé. N’ayant pas répondu à la question fondamentale ‘est-ce notre place ou non”.

La fête des bateaux, c’est une réunion annuelle façon guinguette ou tous les bateaux d’Ile de France sont invités à s’amarrer à couple, sur une ile cachée… Pour trois soirs de fêtes, de repas, de musique, de karaoké, de baignades. Super sympa, mais avec ma péripétie comme un boulet à la cheville, j’y allais à reculons. Il est d’ailleurs tout à fait déconseillé d’embarquer sur quelque bateau qu’il soit à reculons…

Enfin, j’y allais à reculons, et je suis revenue d’aplomb.

Car j’y ’ai vécu une réconciliation : celle de moi même avec les bateaux, alors même que ma péripétie n’est pas finie. D’abord il y a eu du plaisir quasi instantané. Tiens, les filles regardent le paysage. Tiens, cette famille est à la fête ? “Comment tu vas”? C’est des sourires, de ceux qu’on connait bien ou trop peu.

J’ai compris que chacun de nous traverse des péripéties.
J’ai retrouvé des humains qui n’y sont pour rien, dans les péripéties.
Et c’est comme si , par magie, ensemble, on parvenait à les contourner, ces péripéties.

Il y a quelque jours, j’ai donc appris ce que ça voulait dire, de vivre avec ses péripéties.

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A propos du soin.